بوح ياسمينة الرغاي : La Grande Battle de l’Aïd – Ramadan vs. Liberté

بوح ياسمينة الرغاي : La Grande Battle de l’Aïd – Ramadan vs. Liberté

Écrit/ par Yasmina Raghai

Par Yasmina, chroniqueuse officielle des drames du quotidien

Mes chers compatriotes, mes amis en manque de dattes, mes frères et sœurs qui avez survécu à un mois de jeûne, de « s’hour » à 3h du matin et de regards assassins lancés à ceux qui osent manger en public… Bon Aïd ! Ou, comme disent certains : “Enfin, délivré, libéré.. !”

Il y a ceux qui Pleurent la Fin du Ramadan : Les Spirituels Dévastés : Ah, cette catégorie-là… Ceux qui, dès le dernier « tarawih », ont les larmes aux yeux en se disant : “Déjà ? Mais j’étais en train de devenir un saint !” Ils passent leur temps à poster des “Ramadan, ne me quitte pas” sur leurs réseaux sociaux, avec des fonds d’écran de mosquées illuminées et des citations en arabe qu’eux-mêmes ne comprennent pas à moitié.

Ils regrettent les nuits de prière (qu’ils ont faites deux fois, soyons honnêtes), les moments en famille (entre deux disputes pour savoir qui a fini le msemen) et cette ambiance “spéciale” (traduction : les rues vides à 16h parce que tout le monde fait la sieste en attendant la rupture).

Et il y a ceux qui font la danse de la Victoire : Les Libérés du Jeûne, de l’autre côté, il y a ceux qui, dès l’annonce de l’Aïd, ont fait le « twerk de la liberté » devant leur miroir. « Enfin», ils peuvent :
– Boire leur café en plein jour sans se faire traiter de mécréant.
– Manger un sandwich sans se cacher comme un criminel dans un parking.
– Dire adieu aux migraines de 15h causées par le manque de caféine.

Ces gens-là ont passé le dernier mois à compter les heures avant le retour à une vie normale. Leur seul regret ? Ne pas pouvoir envoyer un “Je vous l’avais bien dit que j’allais survivre” à tous ceux qui doutaient de leur endurance.

La Société Marocaine Post-Ramadan : Le Choc des Cultures, car avouons-le pendant l’Aïd, on observe deux clans s’affronter dans chaque foyer :
– Les traditionnels : Ceux qui insistent pour que tout le monde se lève à 6h du matin pour la prière, suivie d’un petit-déjeuner gargantuesque (parce qu’il faut bien fêter la fin du jeûne… en mangeant comme des ogres”).
– Les rebelles : Ceux qui profitent de leur premier jour “off” pour dormir jusqu’à midi et rater allègrement toutes les obligations familiales.

Et puis, il y a les mamans, ces héroïnes qui, après un mois à préparer des « ftour » pour 15 personnes tous les soirs, doivent maintenant gérer les visites de l’Aïd, les gâteaux, et les “Où est-ce que t’as acheté ta djellaba ?” de tante Khadija.

Mais l’Aid fait face à un Grand Dilemme: Manger ou Exploser ?

La vraie épreuve commence maintenant : résister à la surenchère culinaire de l’Aïd. Entre les « briouats » qui débordent de miel, les « ghriba » qui s’entassent dans l’assiette et le « méchoui » qui n’en finit plus… « Dieu merci, le jeûne est terminé, parce qu’on va avoir besoin de toute la place possible. »

Alors, chers amis, que vous soyez en train de sangloter sur la fin du Ramadan ou de célébrer votre retour à la vie normale, une chose est sûre : « dans un an, on recommence ! » En attendant, profitez bien de l’Aïd, évitez de vous peser avant et après, et surtout… ne dites pas à tante Zineb que vous n’avez pas prié ce matin.

Aïd Moubarak Saïd ! (Ou Aïd… tout court.)

Yasmina, en train de calculer combien de jours avant le prochain Ramadan pour se préparer mentalement.

The post بوح ياسمينة الرغاي : La Grande Battle de l’Aïd – Ramadan vs. Liberté appeared first on الرباط نيوز.

Post a Comment

أحدث أقدم